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Composants métalliques modifiés par la lumière

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Il résulte les observations que certains composés métalliques et organiques subissent des modifications sous l’influence de la lumière. Ces modifications peuvent être apparentes (comme pour le chlorure d’argent, qui noircit) ou peuvent n’être constatées que par l’action de certains agents chimiques, comme on l’observe pour
l’iodure d’argent, dans le procédé au collodion humide. Cette seconde modification, quoique invisible à nos sens, est cependant tout aussi réelle que la première. On a remarqué que certains rayons colorés (aussi bien que la lumière blanche) affectent ces composés, et que d’autres rayons d’une couleur différente sont sans action sur eux. Ces rayons colorés, qui produisent ainsi un changement (apparent ou non), ont reçu le nom de rayons actiniques ou chimiques, et tous les antres sont nommés non actiniques. lin décomposant la lumière à l’aide d’un prisme, on obtient toutes les couleurs de l’arc en ciel, et quoiqu’elles passent imperceptiblement de l’une à l’autre, on les a néanmoins, pour la clarté du sujet, divisées en sept couleurs, nommées couleurs primaires : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo, violet.
L’expérience a montré que les rayons qui possèdent une des colorations comprises entre le vert et le violet, sont actiniques ; et que ceux qui produisent l’altération la plus rapide dans un sel d’argent, sont situés environ au milieu de cette zone.

En prenant divers sets d’argent, le pouvoir actinique des rayons colorés varie; légèrement, en se rapprochant plus ou moins de l’extrémité rouge du spectre.
Il existe certains composés d’argent et de fer, susceptibles d’être altérés par les rayons rouges (et même par les rayons obscurs situés au-delà), de façon à produire une image que l’on puisse développer ; mais comme cette découverte n’a pas encore été utilisée, nous ne considérerons ici que les composés d’argent ordinairement employés par les photographes.
On doit se rappeler que la lumière blanche ne produit de modification chimique dans un sol d’argent, que par suite des rayons actiniques qu’elle renferme ; et c’est à cause du non actinisme des rayons rouges et jaunes, que l’on se sert pour s’éclairer dans les cabinets noirs, de verres présentant ces colorations ; la lumière qui traverse de pareils verres, s’ils sont de bonne qualité, est incapable de produire une altération primaire dans le sel d’argent généralement employé.
Il faut observer aussi, que si sur une couche renfermant un sel sensible, on reçoit l’image du spectre provenant de la décomposition d’un rayon lumineux par un prisme, il se produira une altération dans ce sel, au-delà du point où se voit le rayon violet extrême.
Ces rayons (de même que ceux situés au-delà du rouge) sont connus sous la nom de rayons obscurs du spectre, ou plus générale¬ment sous celui d’ultra-violets. Comme ils produisent une altération dans le sel, ils sont également actiniques.
Les sols d’argent les plus employés en photographie sont l’iodure, le bromure et le chlorure d’argent. Il y en a quelques autres qui sont rarement employés, et sur lesquels nous pourrons revenir plus tard.
Afin d’expliquer la théorie de la formation de l’image photographique, nous prendrons comme type l’iodure d’argent ; l’action de la lumière sur les autres sels étant identique.
On peut obtenir l’iodure d’argent (Agi) de deux ou de plusieurs manières: par l’action d’un iodure soluble sur un sel d’argent soluble, ou par l’action de la vapeur d’iode sur l’argent métallique. La première méthode est celle employée en photographie ordinaire : l’iodure métallique ou métalloïdique soluble, tel que l’iodure de cadmium, d’ammonium, etc., est mis en contact avec une solution d’azotate d’argent. L’iode, ayant une grande affinité pour l’argent,

forme de Iodure d’argent et met en liberté de l’anhydride azotique, qui se combine à son tour, avec le métal primitivement combiné à l’iode.
On peut exprimer cette réaction par la formule chimique suivante: Iodure de cadmium. Azotate d’argent. Iodure d’argent. Azotate de cadmium.
~’~Cdï2 « V 2AgNoT »= 2Agî V « Cd[No^ ‘
Si, dans cette équation, nous substituons le brome à l’iode, l’exactitude n’en sera pas altérée, caria décomposition est la même.
On a de très-bonnes raisons pour croire que l’altération chimique produite dans l’iodure d’argent par l’action de la lumière, est la formation d’un sous-iodure d’argent.
Iodure d’argent. Sous Iodure d’argent. Iode.
2AgI = Ag.I -t- 1
Sans la présence d’un corps qui puisse absorber l’iode (11, cette altération n’aurait pas lieu : car, si on lave parfaitement de l’iodure d’argent, et que, après son exposition à la lumière, on le traite par un des révélateurs que l’on verra plus loin, aucun changement ne se produira. 11 est donc évident que, dans la photographie sur collodion humide, la présence de l’azotate d’argent joue un rôle important.
En multipliant l’équation ci-dessus par 6, on aura 0 I venant en ‘ contact avec 6AgN05 :
Iode. Azotate d’argent. Eau. Iodure d’argent. Iodate d’argent. Aeide aïotique. àrv 6ÀgNoT V 3ÏÏJÔ – ~Y.r ‘ + ÀgioT- +• GHNOT(2)
On ne doit pas supposer que cette réaction ait nécessairement lieu pour tout l’iodure d’argent présent. Loin de là, elle peut n’avoir lieu que pour une partie extrêmement minime, et ne se produit
(I) La même chose n’a pas lieu avec le bromure et le chlorure d’argent, ce.- corps subissent une altération même sans la présence d’un absorbant.
(2}Quand du bromure et du chlorure d’argent mettent en liberté du brome et du chlore, en présence d’azotate d’argent, la réaction qui a lieu est un peu différente : il se forme de l’acide hypobromeux et hypochloreux. L’équation ci-dessus est possible avec l’iodure comme sel sensible, mais il est douteux, si elle ne se simplifie pas et qu’il n’y ait que de l’oxygène mis en liberté, sans qu’il se forme de l’iodate.

probablement qu’à la surface des petits granules do sel exposés à la lumière.
Dans la photographie sur plaques sèches, l’action de la lumière est exactement la même ; seulement la solution d’azotate d’argent libre est remplacée dans ce cas, par certains corps, qui se combineront avec l’iode.
Photographie au collodion humide.
Après avoir examiné 1 action produite par la lumière sur divers composés d’argent, nous décrirons maintenant en détail, le procédé généralement connu sous le nom de procédé au collodion humide.
Les sels sensibles d’argent, ordinairement employés dans ce procédé, sont: 1 iodure et le bromiodure ; le premier n’est employé que pour certains travaux spéciaux, qui méritent d’attirer l’attention.
Voici la marche générale du procédé : 1° On dissout dans du collodion des iodures et des bromures solubles ; 21 une plaque de verre propre est enduite d’une couche mince de ce collodion préparé ;
quand il a fait prise on plonge la plaque dans une solution d’azotate d’argent (généralement nommée bain d’argent) où il se produit du bromure ou du bromoiodure d’argent ; 4° la plaque est ensuite exposé dans la chambre ; 5″ on la recouvre d’une solution révélatrice pour faire apparaître l’image; (5° l’image est renforcée; 7” on la fixe, et 8° après dessiccation on recouvre la couche d’un vernis, qui la protège, Dans cet état, le négatif est prêt pour les procédés d’impression.

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